L’organisation mondiale
de la santé, l’OMS, a dénoncé en juin 2013 les méfaits de ce
carburant sur la santé, le déclarant cancérigène.
En effet sa combustion
produit des particules fines, résidus d’une combustion incomplète
au sein des moteurs. Or ces particules fines sont dangereuses car
leur dimension est inférieure à 1 micromètre (le danger se situe
en deça de 2,5 micromètres). Elles pénètrent donc profondément
et sans difficulté dans l’appareil respiratoire, devenant source
de cancer. Selon l’OMS ces derniers entraînent 42000 décès par
an.
.
Elle produit également
des oxydes d’azote NOx , x étant un nombre entier ou
fractionnaire. Ces divers oxydes d’azote provoquent une irritation
des poumons et génèrent à terme des maladies bronchiques :
asthme, allergies, bronchites chroniques, insuffisances respiratoires
et même maladies cardio-vasculaires comme l’infarctus. Maladies
qui se comptent par milliers de cas.
Certains spécialistes
affirment même que le danger des particules fines équivaut en terme
de santé publique au scandale de l’amiante. Et pourtant là aussi
la nocivité des particules fines est connue depuis très longtemps
par les constructeurs et les pouvoirs publics
Une des raisons majeures
de cet état de fait tient aux politiques suivies par les différents
gouvernements qui ont depuis toujours voulu favoriser le diesel en
pratiquant une fiscalité avantageuse pour ce carburant. En effet, à
la pompe, le gazole coûte 1,497 euro le litre alors que le SP95
revient en moyenne à 1,622 euro le litre. Cette différence de prix
s’explique par l’application de taxes d’un montant inégalitaire
pour ces deux produits : 54% pour le SP95 et 47% pour le
diesel. . Cette politique a abouti à ce qu’aujourd’hui les ¾
des voitures utilisent le diesel.
Cette pratique a amené
la commission européenne à assigner notre pays devant la cour de
justice européenne pour manquement aux règles en matière de
qualité de l’air. Par ailleurs Récemment la Cour des Comptes a
émis un rapport critique à propos de la fiscalité appliquée au
carburant diesel. La ministre Delphine BATHO s’est dite favorable à
un rééquilibrage de la fiscalité des carburants.
C’est la raison pour
laquelle nous nous réjouissons à la FDANE que les pouvoirs publics
prennent ce problème à bras le corps. Mais la partie est loin
d’être gagnée car il existe un lobby pro diesel chez les
constructeurs et les automobilistes qui souhaitent continuer à
pouvoir rouler moins cher et à traiter par le déni les effets
gravissimes à terme du moteur diesel.
Outre les conséquences
positives sur la santé publique, la diminution de consommation de
diesel rééquilibrerait notre balance des paiements. En effet la
France par ses usines de raffinage produit trop d’essence (voir
l’épineuse question du site petroplus menacé de fermeture),
qu’elle revend sans bénéfice réel. En revanche elle ne produit
pas assez de diesel qu’elle se voit obligée d’importer pour un
montant de 10 milliards d’euros.
Il est donc urgent de
modifier la fiscalité qui aura des effets bénéfiques sur la santé
des hommes et celle de l’économie. Cette conjonction est
suffisamment rare pour qu’elle mérite d’être soulignée et
défendue.
Source : Marion
Douet agence Reuters, institut national du cancer, rapport du Sénat
R05037
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