dimanche 15 avril 2012

La souffrance animale à l'ordre du jour de la prochaine CDCFS du Cantal ...

Mardi prochain, la FDANE Cantal devra lutter contre la souffrance animale en commission départementale de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS), non pas comme le propose une certaine candidate à l'élection présidentielle, mais avec toute l'opiniâtreté dans le débat que nous avons toujours mis à combattre cette vision rétrograde qui consiste à croire que certains animaux seraient "nuisibles".

Comment peut-on encore croire que des êtres vivants issus de millions d'années d'évolution, puissent être nuisibles ? Le plus élémentaire cours de biologie enseigne les liens qui unissent les espèces dans cette chaîne pour la vie. Pourtant, si un animal sur Terre peut se prévaloir de cette adjectif de nuisible, c'est bien cette espèce à deux pattes bien décidée semble-t-il à se détruire ainsi que le maximum de vie dans son sillage...

Des exemples bien connus démontrent l'inutilité de ces destructions souvent non sélectives (qui ne s'adresse pas à une seule espèce). Le canton de Genève n'est plus chassé depuis des année et pourtant il abrite une faune et une flore diversifiées, entre culture et forêts naturelles et aucunes pullulations dévastatrices, ni dégâts incompatibles avec nos sacro-saintes activités humaines, n'ont été constatés.


Le département du Cantal a fait l'objet d'un travail exemplaire d'associations pour la protection de l'environnement (FNE, ASPAS, LPO notamment). Par les tribunaux, elles ont réussi à casser successivement les arrêtés départementaux de classement des animaux dits "nuisibles". Aujourd'hui cette liste encore trop longue, est réduite à 3 espèces : le Renard, le Ragondin et le Rat musqué.

Pour mémoire, la loi précise qu'avant d'en arriver à mise à mort d'un animal inscrit sur la liste, cette extrémité doit être envisagée uniquement en cas (attention : les "et" ne sont pas des "ou") :
  1. de dégâts "significatifs" sur les activités économiques (les poulaillers des particuliers ne sont pas concernés), 
  2. et de pullulation avérée par des méthodes scientifiques de suivi (et non pas en haranguant dans la presse locale les populations à transmettre les plus petits dégâts pour faire grossir artificiellement les plaintes contre ces dit "nuisibles"), 
  3. et après avoir épuisé toutes les méthodes alternatives pour éviter ces dégâts (par la pose de clôtures, la fermeture des accès au animaux extérieurs, la mise en place d'effarouchement, etc) et en ayant constaté leur inefficacité.

Certains considèrent que le Renard ne vaut pas grand chose. C'est un point de vue ! Ce qui est sûr c'est que sa vie n'a pas de prix et son rôle est primordial pour l'équilibre des écosystèmes qu'il fréquente. Juste un chiffre : 3000 c'est le nombre potentiel de rongeurs qu'un renard peut consommer en une année... voilà un auxiliaire de lutte contre les pullulations de rongeurs plus qu'efficace. Les agriculteurs devraient lui élever un mausolée.

Pullulation de Campagnols agrestes après la destruction des prédateurs dont le principal : maître renard.

Espérons que nos chasseurs, tout motivés qu'ils sont de se faire reconnaître comme des protecteurs de l'environnement, se décident enfin à devenir plus responsables.

La destruction des "nuisibles" est une manifestation de plus de la barbarie que notre espèce est seule capable d'exercer aux dépens des autres espèces.

Ça n'a que trop durée.

Barbarie, ce mot n'est pas trop fort quand on voit les photos de renards écorchés ci-dessous et ci-contre (diaporama). N'oublions pas qu'elles ont été prises dans le Cantal récemment !!



L'un des arguments des piégeurs pour tuer ces renards est la lutte contre la propagation de maladies (qui sont d'ailleurs également véhiculées par les espèces dites"gibiers") : belle exemple de lutte en effet !!

Doublement à propos quand on lit les pages du Journal des Piégeurs (consultable ici). Les mots nous manquent, c'est simplement révoltant. Dans l'article on apprend que les piégeurs de Seine-et-Marne ont d'abord tout fait pour tuer la fouine, et seulement ensuite ont bouché le trou...

On tue d'abord et on réfléchit après !

La couverture de ce magazine est également scandaleuse en mettant en scène des enfants. Ce ne sont pas là des images de protection de la nature...


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