vendredi 27 novembre 2015

COP21 : l’UICN France recommande d’investir dans les solutions fondées sur la nature pour lutter contre les changements climatiques


 

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A l’occasion de la COP21, l’UICN France appelle à promouvoir le rôle des écosystèmes dans la lutte contre les changements climatiques et à investir de façon spécifique et ambitieuse dans des solutions fondées sur la nature. Des milieux naturels préservés jouent un rôle fondamental dans l’atténuation, en stockant et captant le carbone, et dans l’adaptation aux effets des changements climatiques, en limitant les risques naturels.

 

Quelle est la situation ?

 

D’une part, les changements climatiques sont l’une des principales menaces pesant sur les milieux naturels et les espèces de notre planète : perturbations des cycles biologiques, acidification des océans, blanchissement des récifs coralliens... D’ici 2050, 25% des espèces pourraient disparaître à cause du dérèglement climatique. Ils accroissent aussi l’intensité et la fréquence des risques naturels, comme les inondations, l’érosion des côtes ou les sécheresses.

D’autre part, parmi le panel des solutions proposées (économies d’énergie, développement des énergies renouvelables…), celles offertes par la nature sont souvent méconnues ou sous-estimées.

 

Pourquoi investir dans les solutions fondées sur la nature ?

 

Les solutions fondées sur la nature sont les solutions qui s’appuient sur les écosystèmes afin de relever les défis globaux comme la lutte contre les changements climatiques.

Les écosystèmes terrestres et marins jouent un rôle fondamental dans l’atténuation des changements climatiques en stockant et captant le carbone. Ce sont aujourd’hui les plus grands réservoirs naturels de carbone et, grâce à la photosynthèse, ils absorbent environ la moitié des émissions de CO2générées par les activités humaines chaque année. Cependant, ce rôle est aujourd’hui compromis par la dégradation des milieux naturels. De plus, la déforestation et l’artificialisation des sols sont à l’origine d’environ 20% des émissions de gaz à effet de serre.

Les écosystèmes jouent également un rôle fondamental dans l’adaptation aux effets des changements climatiques en réduisant les impacts des risques naturels (inondations, érosion, sécheresse…).

Les solutions fondées sur la nature concernent trois types d’actions, qui peuvent être combinées dans les territoires : la préservation d’écosystèmes intacts et en bon état écologique, l’amélioration de la gestion durable d’écosystèmes utilisés par les activités humaines, et la restauration d’écosystèmes dégradés ou la création d’écosystèmes.

 

Quelles expériences dans les territoires ?

 

De nombreux projets sont déjà réalisés dans les territoires, en métropole et en outre-mer, pour mettre en place des solutions fondées sur la nature : protection de forêts en libre évolution dans la région Rhône-Alpes, création de grandes aires marines protégées en Polynésie française, restauration de milieux humides urbains en Seine-Saint-Denis pour gérer les inondations, préservation des dunes sur le littoral aquitain, gestion intégrée de la zone côtière en Nouvelle-Calédonie et sur le littoral métropolitain, création d’îlots de fraicheur à Orléans, développement mosaïques paysagères gérées par le pâturage dans le Parc naturel régional des Alpilles. Toutes ces expériences sont présentées dans la brochure publiée aujourd’hui par l’UICN France à l’occasion de la COP 21 : www.uicn.fr/solutions-fondees-sur-la-nature.html

                                                                                         

Des écosystèmes préservés et restaurés : des solutions efficaces dans la lutte contre les changements climatiques

 

Les solutions fondées sur la nature représentent des opportunités importantes pour répondre aux enjeux des changements climatiques, tout en apportant des bénéfices pour la biodiversité et le bien-être humain. Elles représentent aussi une alternative économiquement viable et durable, souvent moins coûteuse à long terme que des investissements technologiques ou la construction et l’entretien d’infrastructures. Les solutions fondées sur la nature doivent être ainsi pleinement intégrées dans les stratégies de lutte contre les changements climatiques.

 

Il est crucial d’investir aujourd’hui de façon spécifique et ambitieuse dans les solutions fondées sur la nature. Elles doivent être un élément clef de l’accord de 2015 et de « l’agenda des solutions » à mettre en œuvre dès la COP21 par l’ensemble des acteurs.

 

 

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Contacts :

 

Sébastien Moncorps, Directeur de l’UICN France, sebastien.moncorps@uicn.fr

 

Pauline Teillac-Deschamps, Chargée de programme « écosystèmes » de l’UICN France, pauline.teillac-deschamps@uicn.fr

 

Tél : 01 47 07 78 58

 

 

 

 

Qui est vraiment Monsanto

A regarder sans modération.


Rassemblement pour le climat


RASSEMBLEMENT (AUTORISE) A 14 HEURES PLACE DE JAUDE 
COTE STATUE VERCINGETORIX
 
16 HEURES 30 CHAÎNE HUMAINE POUR LE CLIMAT ET LA PAIX (elle sera silencieuse)
  
PREPAREZ VOS PANCARTES

Tunnel de Parensol - voie verte de Ydes

Dommage pour l'hibernation des chauves-souris ces tunnels "voies vertes" qui s'éclairent à chaque visite. Dans celui-ci il ne reste qu'une seule bête ... Y'a encore du boulot dans le développement durable !

mardi 24 novembre 2015

Le Brésil confronté à la pire crise écologique de son histoire...



Il y a deux semaines, la rupture de deux barrages miniers a libéré des dizaines de milliers de mètres cubes de boue polluée dans le Minas Gerais. 


Une petite pensée pour les populations humaines, animales et végétales qui subissent cette catastrophe. Une petite pensée aussi pour nos barrages hydroélectriques qui espérons le, sont suffisamment entretenus...

lundi 23 novembre 2015

Une photo du moyen âge ????

Et non ! On blague. Cette photo a été prise en 2015. Non vous ne rêvez pas. On peut encore trouver ce genre de témoignage de la barbarie humaine envers les animaux de nos jours. C'est à Houades, commune de Lascelle.

jeudi 19 novembre 2015

Yves Paccalet : la symphonie du monde !

Non Monsieur Hollande, les chasseurs ne défendent pas la nature.

Ils l'aiment ensanglantée !

Si Yves Paccalet a apprécié des passages du chef de l'Etat dans le magazine "Le Chasseur français", il a beaucoup moins aimé sa défense des chasseurs ou ses propos sur les loups. "Monsieur le Président, pourquoi ne raisonner qu’avec l’esprit du bourreau ?", se demande-t-il. Voici le texte du message de M. Paccalet issu de son blog http://www.yves-paccalet.fr


"Monsieur le Président !

Je lis l’entretien que vous accordez au magazine Le Chasseur français du 21 octobre 2015. Vous voulez protéger l’appellation « Laguiole » (le couteau et le fromage) que de gros malins ont accaparée : d’accord ! Vous refusez de créer une nouvelle niche fiscale qui ferait aux chasseurs le cadeau de leur permis de tuer : encore heureux…

D’autres de vos propos me plaisent moins. Je ne pense pas, comme vous, que les chasseurs entrent dans la catégorie de ceux qui « défendent la nature ». Ils l’exploitent et la massacrent plus qu’ils ne la gèrent. Ils ne l’aiment qu’ensanglantée. Je comprends que, pour des raisons électorales, vous manifestiez « beaucoup de considération » à leur égard : mais vous oubliez que d’autres, parmi vos électeurs potentiels, et bien plus nombreux selon les sondages, désirent protéger et contempler ces espèces que les chasseurs n’apprécient qu’au bout de leur fusil.

En France, le nombre des chasseurs a chuté au-dessous du million, probablement même à moins de 900 000 (les chiffres de l’Office national de la Chasse posent problème). Or, ces moins de 1,5 % de la population nationale privent les parents et les enfants de toute promenade en forêt le mercredi et le dimanche (voire d’autres jours lorsqu’une « battue » est ouverte). Au vu des accidents que provoquent ces Nemrods (une quarantaine de morts et plusieurs dizaines de blessés par an, rien que dans notre pays), ils devraient, bien davantage que les requins (lesquels causent moins de dix morts chaque année, et dans le monde entier), être classés parmi les espèces les plus dangereuses de la Terre. Parmi les « nuisibles », pour utiliser un adjectif de leur vocabulaire que je récuse…

Monsieur le Président, dans votre entretien au Chasseur français, votre sortie sur les loups me semble particulièrement inadmissible : « Chaque année, dites-vous, il sera décidé du nombre de loups à abattre en fonction de l’évaluation des risques et de la croissance de la population de loups. » Je vous rappelle que Canis lupus est une espèce protégée par la Convention européenne de Berne, que la France a ratifiée, et qui ne saurait être modifiée que par une décision des deux tiers des signataires. Je m’étonne de la contradiction qui surgit, ici, entre votre fonction régalienne de gardien de la Constitution et des institutions du pays, et l’autorisation littéralement hors la loi que vous accordez à des tueurs d’animaux protégés.

Sur le fond, je vous rappelle que les loups sont revenus par eux-mêmes sur notre territoire, depuis l’Italie voisine (certains, désormais, y rentrent depuis l’Allemagne et la Suisse ; en attendant leurs congénères espagnols). Au rebours de ce que vous suggérez, leur population n’est nullement en accroissement. En France, ils étaient un peu plus de 300 en 2014. Cette année, on en dénombre moins. Or, les « autorisations » de « prélèvement » (la litote utilisée pour dire qu’on leur loge une balle dans le ventre) ont été augmentées de moitié : elles passent de 24 à 36. Une absurdité, fût-ce aux yeux du plus ignorant des naturalistes…

Monsieur le Président, depuis le mois de juillet 2015, comme le relève l’association de protection de la nature FERUS, 13 loups ont déjà été fusillés de façon « officielle » (et d’autres braconnés). Les éleveurs de brebis réclament qu’on en exécute toujours davantage. Certains bergers (et les politiciens qui les caressent dans le sens de la laine) vont jusqu’à exiger l’« éradication » du prédateur. Allez-vous leur donner raison ? Je vous rappelle que, s’il existe 300 loups en France, on en recense 1 500 en Italie et 2 000 en Espagne, où les problèmes que pose le carnivore sont infiniment moins aigus que chez nous. Si nous désirons réellement aider les bergers (ce qui est notre volonté à tous deux), nous devons améliorer le gardiennage des troupeaux dans la montagne (en embauchant par exemple des chômeurs), plutôt que d’envoyer ad patres les rares « fauves » qui nous restent. Car l’ennemi numéro un de l’éleveur n’est pas le loup, mais le prix de la viande de mouton sur un marché mondial dominé par l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Argentine. Je regrette que, tels les pires politiciens de la droite de la droite (mettons Christian Estrosi ou Laurent Wauquiez), vous vous entêtiez à faire de Canis lupus le trop facile bouc émissaire de notre incapacité à réguler ce secteur de l’économie.

Monsieur le Président, durant votre quinquennat, j’ai la tristesse de constater que la nature sauvage endure le martyre. Vous êtes en train, en ce moment même, de transformer nos forêts, nos montagnes et nos mers en parages où le sang ruisselle. Les abattages succèdent aux carnages, et cela ne semble guère vous toucher.

Vous avez entamé, et vous vous préparez à conclure, une extermination du troupeau de bouquetins du massif du Bargy, en Haute-Savoie. La justice a rejeté le recours des associations naturalistes : plusieurs centaines de ces ruminants vont donc mourir dans les alpages, tirés à l’arme lourde par une légion de nervis aidés d’hélicoptères. Pourquoi cette folie ? Parce que certains ongulés seraient vecteurs de la brucellose. Mais le massacre a été ordonné avant même qu’on ait confirmé la contamination, et au mépris de la seule solution scientifique et efficace au problème : la vaccination !

Les loups, les bouquetins : du sang, toujours du sang ! Monsieur le Président, pourquoi ne raisonner qu’avec l’esprit du bourreau ? À l’île de la Réunion, je constate la même indignité : dans le cadre du plan gouvernemental intitulé « Cap Requins », plusieurs requins bouledogues, des requins tigres et même un grand requin blanc ont été récemment « prélevés ». Ces poissons superbes n’avaient mordu personne. On les harponne et on les achève à titre « préventif », alors qu’ils figurent (au moins pour le tigre et le grand blanc) sur la liste des espèces en voie d’extinction dressée par l’Union internationale pour la Conservation de la Nature.

Partout en France, les chasseurs réclament (et obtiennent !) qu’on les autorise à organiser des battues au renard ou des déterrages de blaireaux. Au nom de la tradition et de la « ruralité », ils veulent continuer à piéger à la trappe ou à la glu les ortolans, les pinsons ou les bouvreuils. Ils exigent qu’on leur permette de « résoudre » le « problème » des vautours, qu’ils accusent ridiculement d’attaquer les vaches vivantes. Ils se font forts de régler le sort des corbeaux, des cormorans, des phoques, des dauphins, que sais-je ? Je l’ai entendu hier et j’en suis resté sur le derrière : des grues cendrées en migration par milliers au lac du Der ! Les chasseurs, ces prétendus « amis de la nature », désirent en vérité éliminer manu militari tout ce qui les « gêne » dans leur utilisation simpliste et univoque (tuer ! tuer !) des composants sublimes et nécessaires de nos écosystèmes. Je n’aime pas, monsieur le Président, que vous vous placiez unilatéralement dans leur camp.

Monsieur le Président, nous sommes nombreux, dans ce pays, à ne plus supporter l’holocauste. Je désirerais que, pour vous et votre gouvernement, l’écologie ne se résume pas aux questions d’énergie, de pollution ou de transport, bref à des combats que je mène également, depuis quarante ans, mais qui ne sont pas suffisants. J’aimerais qu’en prononçant le mot « biodiversité », vous preniez enfin conscience que la nature subit davantage de blessures et de désastres qu’elle n’en a jamais enduré depuis que l’Homo est sapiens. Je voudrais que vous formiez, dans votre imagination, l’image de vraies plantes, de vrais animaux, de vrais prédateurs. Je serais ravi que vous n’adoptiez pas pour ligne politique l’idée de confier la gestion de la « ruralité » aux chasseurs plutôt qu’aux écologistes ; aux mitrailleurs plutôt qu’aux amoureux de la beauté vive ; aux massacreurs en tenue léopard plutôt qu’aux amis de la subtilité et des équilibres ; aux assassins des beautés palpitantes plutôt qu’aux naturalistes, aux promeneurs, aux écrivains, aux cinéastes, aux peintres, aux poètes et aux rêveurs.

Je revendique de votre compréhension et de votre amour de l’humanité même que vous laissiez à l’usage de nos enfants et des enfants de nos enfants les trésors vivants que nourrit encore la Terre. Que vous preniez la défense du requin, du loup, du lynx et de l’ours brun, plutôt que de les laisser agonir d’injures et anéantir à la balle ou au couteau par des êtres basiques, obsédés par la mort du « nuisible » ou du « gibier », et fiers de revêtir l’uniforme martial pour aller répandre la terreur à travers champs et bois.

Je vous en supplie, monsieur le Président : faites taire les fusils et écoutez la symphonie du monde !
"

vendredi 13 novembre 2015

La COP21 vue par le Professeur Feuillage. A voir absolument !

Tout y est . Rien à rajouter.

COP21 urgence


L'urgence climatique est là !

Pouvons nous faire confiance à nos élus qui nous gouvernent ? Sauront-ils prendre la mesure de l'urgence de la situation de la crise climatique actuelle ?

La réponse est évidente. C'est NON !

D'abord parce qu'ils ne sont ni philanthropes ni humanistes. Ils ne sont là que pour le pouvoir qu'ils incarnent et leur seul est unique but est d'être élus ou réélus.

A moins d'avoir été enfermé pendant 20 ans dans une grotte, ou de s'appeler Claude Allègre ou faire partie de l'UFIP (Union Française des Industries Pétrolières, autres climatosceptiques), plus personne ne peut nier la responsabilité des humains dans les changements climatiques actuels et plus personnes ne peut croire que l'on peut continuer à cramer du pétrole, du gaz ou de l'atome pour le bien de la planète (si si ! il y en a qui y croient encore. Le pétrole est présenté comme énergie d'avenir sur le site www.ufip.fr A hurler de rire !!).

Sauf que pour réduire, limiter, (sans parler de stopper ou d'inverser), il va falloir bien plus que fermer le robinet d'eau quand on se lave les dents ou manger bio et local. Des solutions existent ! elles n'attendent que la décision des gouvernements pour être mise en œuvre (la transition vers 100% d'énergies renouvelables est une des solutions pour le climat).

Il va falloir que les hommes et femmes politiques du monde oublient définitivement leur projet personnel pour s'associer et prendre des mesures contraignantes pour changer de modèle économique.

Ce modèle est la cause du saccage des ressources naturelles et des émissions de gaz à effet de serre.

L'avenir de notre paradis terrestre se joue en ce moment.

Beaucoup d'entre nous sommes désabusés, voire paralysés. On a du mal à croire que cette COP21 produira un accord concret et efficace. Les COP précédentes ont toutes été des échecs. Pour celle-ci, il faudrait un miracle ou alors que les pays riches ne le soient plus ou que les citoyens se réveillent et se bougent pour faire entendre leur voix.

Cette dernière proposition est la seule solution. Nous ne pouvons plus nous contenter d'attendre que les décideurs officiels daignent considérer le problème entre eux pendant que le dérèglement climatique s'accélère et que les disparitions d'espèces se multiplient nous enfonçant tous les jours un peu plus dans la 6ième extinctions de masse de l'histoire de la Terre.


Rappelons aux femmes et aux hommes qui nous gouvernent leur responsabilité.

Pour cela c'est simple. Signer une des pétitions (cf. celle de Nicolas Hulot) ou participer à l'une des manifestations pour faire entendre votre voix.

130 associations ou organisations se sont regroupées pour former la Coalition 21, afin de porter un message unifié et de soutenir les mobilisations qui feront la différence :

Le 28 novembre (et 29 novembre) 2015 : des marches décentralisées dans toute la France et sur toute la planète sont organisées. Vous pouvez rejoindre la marche la plus proche de chez vous.

Le 29 novembre 2015 : la plus grande marche pour le climat jamais organisée se tiendra à Paris. Rendez-vous à midi place de la République pour marcher vers Nation.

Le 12 décembre 2015 : les négociations politiques se termineront, mais le mouvement pour le climat et la transition énergétique ne fera, lui, que commencer. Rendez-vous Place de la République à 12h, à Paris, pour lui donner la force et la direction dont il aura besoin dans les mois qui suivront.

Nous ne devons compter que sur nous-même ! alors AGISSONS !

En 30 ans, l'Europe a perdu 420 millions d'oiseaux !

Un article du Monde  5 novembre 2014

L'impact sur l'environnement et les écosystèmes est considérable et met en cause les grands équilibres

Les ornithologues ne s'attendaient pas à découvrir un tableau réjouissant. Mais une telle hécatombe les a " stupéfiés ". En trente ans, plus de 420  millions d'oiseaux ont disparu du continent européen, sur une population totale estimée à un peu plus de 2 milliards en  1980. Au total, plus d'un cinquième des oiseaux européens ont donc disparu. Les scientifiques livrent leur résultat au terme d'une étude conduite dans vingt-cinq pays et publiée lundi 3  novembre dans Ecology Letters. " Jamais nous n'avions mené d'enquête à cette échelle, souligne Richard Gregory, chercheur à la Société royale britannique de protection des oiseaux, coauteur de l'étude. Parce que rassembler autant de données, venues d'autant de sources, est toujours complexe. Mais ce que l'on a découvert méritait ces efforts. "

Le résultat tient en une phrase : si les espèces rares et menacées se portent mieux en Europe, les plus communes subissent des pertes massives. Alouette, gentille alouette ? En trente ans, elle a subi un déclin de 46  %. Pour l'étourneau, c'est pire : 58  % ; le moineau domestique : 61  %, soit près de 147  millions d'individus. Quant à la douce tourterelle, elle subit un effondrement de 77  %.

L'équipe a rassemblé des données recueillies de 1980 à 2009 sur 144 espèces. Celles-ci ont été séparées, des plus rares aux plus communes, en quatre groupes. Dans le premier, les ornithologues ont constaté une augmentation de 21 000 individus, un chiffre attribué aux succès des politiques européennes de conservation. Ainsi, le nombre de busards des roseaux a augmenté de 256  %, celui des grues de 400  %.

" Les programmes spécifiques ont obtenu des succès spectaculaires, insiste Richard Gregory. Mais il est plus facile d'agir sur un territoire réduit que dans plusieurs pays. " Plus gratifiant, aussi, de prendre soin de rapaces ou de grands migrateurs que de modestes passereaux.

Car près de 80  % des pertes figurent dans le quatrième groupe, largement composé de petits oiseaux. " Parce que c'est la population la plus importante en valeur absolue, mais aussi parce que ce sont des espèces que l'on croit à l'abri, poursuit Richard Gregory. Or une espèce commune peut parfaitement disparaître. Au début du XXe  siècle, le ciel américain était noir de pigeons voyageurs. Il n'y en a plus un seul. "
" Elargir le regard "C'est pourtant au-delà de la diversité que les chercheurs nous invitent à regarder. " Le concept même de diversité a permis de lutter contre les dangers que couraient, que courent toujours, certaines espèces. Mais il traduit mal l'état global de l'écosystème et la façon dont on prend soin de notre environnement. Par définition, ce sont les espèces les plus répandues qui ont le plus d'impact sur l'environnement ; elles qui rendent les plus grands services écosytémiques et qui maintiennent les grands équilibres. " Et Richard Gregory de lister : pollinisation, dispersion des graines, lutte contre la prolifération des insectes, nettoyage des charognes…

Les causes de la raréfaction de ces oiseaux des champs ? Pour Frédéric Jiguet, professeur au Muséum national d'histoire naturelle et coordinateur à l'échelle de la France du recueil des données utilisées, " la mécanisation de l'agriculture a conduit à l'augmentation des parcelles, donc à l'arrachage des haies et à la réduction des surfaces non labourées et, ainsi, à une perte d'habitat pour de nombreuses espèces ". Le système des subventions européennes, ajoute le biologiste, " conditionnées par la quantité produite plutôt que par des critères de qualité et de respect de l'environnement ", est en partie responsable de la situation.

La nature des traitements agricoles est aussi suspectée. Au cours de l'été 2014, une cinquantaine de chercheurs internationaux a publié un état des lieux de la littérature scientifique dans la revue Environmental Science and Pollution Research, mettant en cause les nouvelles générations de pesticides dits " systémiques " (utilisés préventivement en enrobage des semences ou en traitement des sols) dans la réduction massive des populations d'insectes. Or ceux-ci forment l'ordinaire de bon nombre des oiseaux en déclin. " Nombre de naturalistes mettent l'accent sur la perte d'habitat pour expliquer une grande part de cet effondrement, sans voir que les nouvelles générations d'insecticides systémiques ont un effet effroyable sur toutes les populations d'invertébrés, rappelle l'ornithologue Christian Pacteau, de la Ligue de protection des oiseaux. Or ceux-ci forment l'ordinaire de bon nombre des oiseaux en déclin. " Ce qui se produit depuis quelques années, c'est que les oiseaux sont victimes d'une interminable famine. "

Mais l'agriculture intensive n'est peut-être pas seule en cause. L'étude invite à " élargir le regard ". Frédéric Jiguet donne, par exemple, des éléments de comparaison avec la chasse : " Les données sont rares, mais une enquête conduite en  1998 auprès d'un échantillon de chasseurs suggérait que la chasse à la bécasse, à la grive, au merle et au canard était à elle seule responsable, chaque hiver en France, de la mort d'environ 7  millions d'oiseaux ! " Une étude publiée fin 2013 dans Nature Communications estimait par ailleurs que le nombre d'oiseaux tués chaque année aux Etats-Unis par les chats domestiques oscille entre 1,3  milliard et 4  milliards d'individus !

Stéphane Foucart, et Nathaniel 
Herzberg
© Le Monde