vendredi 16 novembre 2012

L'avenir du loup s'assombrit avec celui des Parcs nationaux...


Revenu naturellement en France en 1992, le loup est dans nos alpages et entend bien y rester.
Rien que pour 2011, on lui attribue la mort de près de 5 000 moutons et plus de 4 500 depuis début 2012. Pour une population estimée à 250 loups adultes répartis dans douze départements, cela fait un beau tableau de chasse. Conséquence : alors que la sauvegarde de l'espèce, protégée par la convention de Berne (1979) et la directive européenne Habitats, faune et flore (1992), a longtemps prévalu, les voix s'élèvent, de plus en plus nombreuses, pour demander son exclusion des alpages. Voire des parcs nationaux.
A l'issue de son conseil d'administration, tenu jeudi 18 octobre à Florac (Lozère), le parc national des Cévennes a ainsi décidé à la quasi-unanimité que la présence du prédateur n'était pas "compatible avec les techniques d'élevage mises en oeuvre sur le territoire du parc".
"BIODIVERSITÉ"
"Nos systèmes d'élevage produisent de la biodiversité. La présence du loup remettrait en cause cette biodiversité. Nous avons fait notre choix", a précisé son président, Jean de Lescure. Les administrateurs souhaitent la révision du plan d'action national sur le loup, la définition de zones d'exclusion et la possibilité de réaliser des tirs de défense dans la zone cœur du parc.
De quoi mettre du baume au coeur des éleveurs du Causse Méjean, en première ligne face au prédateur, qui ont créé début septembre un collectif demandant que"le loup disparaisse de Lozère". Et de quoi susciter l'indignation des défenseurs de la nature, qui rappellent que les coeurs des parcs nationaux représentent les seuls 0,5 % du territoire français où la faune et la flore sauvages sont strictement protégées.
Le parc des Cévennes, certes, présente des particularités : c'est le seul parc national français situé en moyenne montagne, et c'est le seul en métropole dont le cœur est habité et exploité par des résidents permanents. Sa prise de position n'en pourrait pas moins faire des émules.
"DÉBAT"
Dans un communiqué diffusé le 31 octobre, la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) des Savoie et les Jeunes agriculteurs de Savoie et Haute-Savoie annoncent ainsi avoir saisi le parc national de la Vanoise et les parcs régionaux du massif des Bauges et de la Chartreuse "pour qu'à l'instar de la position prise par le parc national des Cévennes, un débat ait lieu au sein de leur conseil d'administration". Débat jugé d'autant plus légitime qu'il s'inscrit dans le droit fil de deux récentes propositions de loi.
La première, déposée le 10 octobre à l'Assemblée nationale par une vingtaine d'élus UMP, vise à autoriser les éleveurs "à tirer sur tout loup menaçant leurs élevages", y compris au coeur des parcs nationaux.
La seconde, déposée le 16 octobre par une quinzaine de sénateurs RDSE, propose de créer des zones d'exclusion pour les loups, dans des limites définies chaque année par arrêté préfectoral, sur les communes "où l'on constate des dommages importants causant une perturbation de grande ampleur aux activités pastorales". Leur abattage y serait autorisé indépendamment du prélèvement défini au niveau national, sans toutefois "menacer la présence du loup sur notre territoire".
Ces propositions seront-elles retenues par le nouveau groupe national loup, dont la constitution a été arrêtée mi-octobre, et qui aura pour tâche d'adopter le plan national de gestion de l'espèce pour les années 2013-2018 ?
"Le nouveau plan loup devra s'inscrire dans une phase de gestion et de régulation, avec des objectifs d'élevage que nous voulons absolument préserver", a indiqué Delphine Batho, ministre de l'écologie et du développement durable, lors de la mise en place de ce groupe. Quelles que soient les modalités retenues, il est donc clair qu'une étape est en train d'être franchie. Et que la régulation des effectifs lupins est désormais à l'ordre du jour.
"A l'évidence, l'orientation principale du prochain plan loup est d'abattre le maximum de loups, sans annoncer aucune mesure supplémentaire de protection, ni de formation des éleveurs à l'utilisation des moyens de protection existants", s'insurge Jean-François Darmstaeder, président de Ferus.
TIRS "ÉDUCATIFS"
Spécialisée dans la défense des grands prédateurs (ours, loup, lynx), cette association ne s'oppose pas à des tirs "éducatifs", non létaux, de défense ou d'effarouchement. Mais elle demande qu'aucun tir de prélèvement ne soit autorisé dans le Jura, les Vosges et la Lozère : des zones, précise M. Darmstaeder, "où seuls quelques loups ont été signalés, ce qui signifie que leur recolonisation n'est pas encore terminée".
"Je peux comprendre que le loup n'ait pas sa place dans les estives, mais si on commence à le traquer dans le cœur des parcs naturels, alors où est sa place ?", s'interroge Pierre Athanaze, président de l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), pour qui "il faut changer en profondeur les méthodes pastoralistes et mettre en oeuvre des mesures de protection réelles pour les troupeaux".
Jusqu'où peut-on intervenir sur les populations lupines sans remettre en cause la survie de l'espèce sur notre territoire ? Jusqu'où peut-on transformer les pratiques d'élevage sans dénaturer le métier des pastoralistes ? Comme le souligne Antoine Doré, sociologue à l'Institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (Irstea), il revient aux politiques publiques"d'inventer les dispositifs de négociation prenant à bras-le-corps de telles questions, afin de rendre possible l'instauration collective d'un "compromis supportable"". Faute de quoi la cohabitation du loup et de l'agneau deviendra impossible.


11 commentaires:

  1. Bonjour
    Je suis un amoureux fou de ma région et de la nature en général.
    Mais
    je ne suis pas d'accord du tout avec toi.
    Le loup n'a plus sa place dans nos montagnes. C'est un peu comme demander à un africain des savanes de vivre dans son village de brousse tout en lui imposant de laisser les lions pratiquer des prélèvements sur ses enfants ce qui se produit souvent là bas).
    Bien sûr j'exagère un peu. mais à peine.

    Si le loup était revenu naturellement dans le cantal j'accepterais peut être. Je le conçois donc pour son retour dans les parcs en bordure de l’Italie.

    Les gouvernements précédents avaient, avec les écolos convenus que le loup naturellement de retour sur ses terres devrait être accepté.
    Il n'a jamais été évoqué sa réintroduction volontaire.

    Mais chez nous, non!! Il n'a pu être (ou ne pourra) réintroduit que par la complicité d’inconscients.
    Juge le périple que doit faire un loup pour venir dans le cantal à partir du Mercantour ou les écrins. Ne parlons pas d'une meute qui subirait des pertes considérables.

    - traverser agglomérations comme Grenoble, Valence, Viennes, Orange, Avignon, St Etienne (et y a toujours pas de loup dans le massif du pilat loire)...
    - traverser des cours d'eau comme L’Isère, le Rhône très surveillés et parfois grillagés; équipés de barrages hydroélectriques; de centrales nucléaires.
    - traverser les grandes lignes SNCF Nord sud : TGV sur la rive gauche et ligne habituelles sur la rive droite.
    - traverser plusieurs autoroutes : Chambery-grenoble - Grenoble-Digne - Grenoble-Lyon - Lyon-Marseille......

    Non!! soyons réaliste, le loup ne peu pas revenir naturellement dans le cantal sans une aide coupable des écolos.

    Quand à lui attribuer la régulation des campagnols et autres indésirables... Faut pas rêver. Il préfère de toute évidence les veaux, les ovins, et les chamois.

    Je pense que le cantal, hormis pour les cheptel des suidés sauvages et des grands cervidés n'est pas en mesure de supporter les prélèvements des loups sans un grand déséquilibre qui a mis du temps à se faire :
    Chamois, marmottes, bouquetins qui ne sont pas des espèce endémiques de la haute Auvergne.

    cordialement.

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    1. Vos informations sont bien lacunaires et pleines d'approximations. Vous ne maîtrisez pas le sujet loin s'en faut. Nous allons donc tenter une réponse courte :

      Sur votre allusion concernant les dangers que pourrait représenter le loup sur l'homme, allusion douteuse où vous mettez en parallèle des enfants africains et des moutons français, nous vous renvoyons à l'article sur "Bienvenu au loup dans le Cantal" où nous expliquons que si par le passé le loup a pu très ponctuellement devenir anthropophage, les conditions pour cet apprentissage ne sont plus réunies aujourd'hui et vous avez bien raison de noter que vous exagérez...

      Concernant la place du Loup en France et plus particulièrement dans le Cantal, le Loup a bien sûr sa place. Ne serait-ce que parce qu'il a été éliminé par l'homme au cours du 20ième siècle.

      Aujourd'hui, l'élevage est subventionné à plus de 50% et le bétail tué par le loup en France est estimé à 8000 têtes, à mettre en balance avec les 500 000 moutons tués par des chiens, les maladies, la foudre, les dérochements... Ces pertes imputées au loup sont de nos jours largement indemnisées ; Ce n'était pas le cas du temps de nos ancêtres et la prédation du loup sur un petit élevage familial pouvait poser de vraies difficultés à de nombreuses familles de paysans. S'ajoutaient à cela, les peurs et les croyances populaires sur le loup issues d'un contexte particulier que nous avons déjà présenté dans ce blog.

      Nous le reconnaissons, la présence du loup dans le Cantal, bien que ce territoire soit aujourd'hui très majoritairement une terre bovine, est une charge supplémentaire aux rares éleveurs ovins mais il est seulement l'arbre qui cache la forêt. L’élevage ovin doit faire face à des difficultés économiques bien plus importantes que le loup. D'ailleurs sa présence sur un territoire permet aux éleveurs de bénéficier de mesures financières d'accompagnement très intéressantes (aides financières pour des mesures de prévention, indemnisations des dégâts sur les troupeaux).

      Chaque métier a ses propres contraintes et doit s'adapter à l'évolution de la société.

      Mais on peut aussi prendre le problème dans un autre sens. Le retour du loup c'est aussi une opportunité pour revaloriser le métier de berger et créer de nouveaux emplois (aides bergers). De nombreux abris pastoraux actuellement en ruine pourraient être remis en état (souvent sur des fonds publics) grâce au retour du loup.

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    2. (suite de notre réponse courte)
      Quant à vos affirmations sans fondement sur une réintroduction volontaire du Loup dans le Cantal, nous ne pouvons qu'être atterrés par l'inconsistance de vos arguments trahissant votre ignorance abyssale sur le sujet. Le Loup est bien évidemment revenu de manière naturelle en France et dans le Cantal, tout comme dans les Pyrénées orientales, à Namur en Belgique...

      Relisez les données scientifiques de l'ONCFS et du réseau Loup français sur lesquelles plusieurs articles dans ce blog se sont appuyés. Le retour naturel est prouvé par des analyses génétiques et par l'étude des mouvements de population des loups du Mercantour et des Abruzzes. Ce phénomène n'est pas le propre de la France puisqu'il se produit dans la quasi totalité des pays où il est protégé (Allemagne, Italie, Suisse, Pologne...).

      Quant aux obstacles "infranchissables" dont vous parlez, sachez que les loups sont des animaux d'une rare intelligence, capables de parcourir plus de 120 km en 24 heures et de traverser des bras de mer longs de plusieurs kilomètres (vu dans le grand nord Canadien), de vivre sous des piles de pont ou dans des buses sous des autoroutes (dans les Asturies en Espagne), de longer des voies ferrées sur des dizaines de kilomètres.... Un individu capturé et équipé d'un émetteur a été suivi en Italie pendant plusieurs jours. L'animal a longé à plusieurs reprises des villages en pleine journée sans se faire voir. Sa discrétion en fait un animal insaisissable. La Louve de Saint-Laurent de Muret en Lozère dont nous parlons dans un article de ce blog, venait d'Italie. Sans nouvelle de cet individu depuis 2009, elle a été retrouvée (grâce aux analyses ADN) de retour dans le Vercors en 2011. Comme quoi !

      Pensez vous sincèrement que les naturalistes que nous sommes soyons capables et financièrement et techniquement de capturer des individus et de les relâcher ? Sachez que pour un seul loup capturé et équipé d'une balise émettrice en France dans le Mercantour, plusieurs équipes d'agents du Parc ont été épuisées durant des semaines entières. Ce n'est pas une tâche donnée à n'importe qui. Les agents qui en sont capables se comptent sur les doigts d'une main et s'ils le font, ce n'est que dans un but scientifique.

      Donc soyez réaliste et de grâce, ne colportez plus cette pure fantasmagorie.

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  2. Salut,
    Je sens que le commentaire sur l'article très documenté sur le Loup a bien agacé son auteur ! Y'a de quoi car même en ne regardant que "les actualités" les habitants du Massif-Central ont maintenant une bonne indication de comment progresse la population lupine puisqu'un Loup s'est fait écraser l'an dernier sur la RN7 dans la vallée du Rhône en tentant de gagner l'Ardèche mais après avoir traversé le fleuve et l'autoroute, comme pas mal de lieux habités.
    Bon après c'était peut être un écolo qui le ramenait d'Italie et qui a eu un accident de la route hein, va savoir !
    En tout cas moi j'aime bien relire les Racines du Ciel de Romain Gary, Goncourt 1956, quand je doute de l'humanité.
    Surtout que le bruit court que le Loup arrivé en fin d'été sur le causse Méjéan (Lozère) vient de se faire dégommer (braconnage) Les salauds !
    Ratapenanda15

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  3. "Si le loup était revenu naturellement dans le cantal j'accepterais peut être" : Si on le dégomme à chaque fois qu'il pointe le bout de son nez, il n'est pas près de revenir "naturellement" ...

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  4. Administrateur!
    Je vois que tu maitrise le sujet sur le bout des doigts. Tu as appris le fascicule du "parfait LUPINEUR".

    On y va même du loup qui a peur de l'homme. Le loup n'a jamais mangé d'homme!!! Et pourquoi pas un régulateur de la race humaine tant qu'on y est. Vous allez bien nous le sortir un jour.

    Ca ressemble étrangement à la protection des requins qui n'aiment pas l'homme. t'as vu à la réunion?

    le fait qu'un loup (un seul) se fasse écraser dans un secteur limité et sur l'axe Est-Ouest confirme le fait que de très petits groupes, voire des couples seuls ont été lâchés à dessin de les voir se propager dans le massif central.

    si la migration avait été naturelle ont constaterait plus de présences et même si l'animal est intelligent, ils s'en écraserait plus.

    Vous dites :
    """""Un individu capturé et équipé d'un émetteur a été suivi en Italie pendant plusieurs jours. L'animal a longé à plusieurs reprises des villages en pleine journée sans se faire voir. Sa discrétion en fait un animal insaisissable""""

    Et après on veut nous faire croire qu'il est venu tout seul!!!
    Vous nous prenez pour qui?

    Mais vous savez! on s'en passe très bien dans le cantal et surtout ailleurs.

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    1. Vous vous contredisez d'une phrase sur l'autre et nous ne pouvons plus rien avancer de plus que ce que nous avons déjà écrit dans ce blog. C'est un peu comme si vous nous disiez que la Terre est plate portée sur le dos d'une tortue.

      Nous ne pourrons sûrement jamais vous convaincre du contraire.

      Encore une fois, vous remettez en cause des données rationnelles validées par toute la communauté scientifique tels que les chercheurs du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris ou les scientifiques des Parcs Nationaux qui ont attesté le retour naturel du Loup en France et sa lente colonisation.

      Ce serait trop long de vous expliquer pourquoi cette colonisation est si lente mais nous tentons quand-même en vous renvoyant à cette page écrite par l'Etat, une source donc qui n'est pas connue pour en faire trop pour le Loup : http://www.loup.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?rubrique12

      Au final, votre participation est essentielle car vous êtes représentatif d'un courant de pensée où régne l'obscurantisme. Votre contribution à ce blog est très utile afin que le plus grand nombre se rende compte de l'inconsistance de vos arguments.

      Nous vous en remercions très sincèrement.

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  5. Bonjour à tous,

    Au final c'est intéressant de voir comme ce débat peut encore passionner les individus. Mais la palme des arguments irrationnels revient tout de même aux détracteurs du loup. C'est à mettre en rapport probablement avec les légendes qui ont entouré cet animal et sa rare anthropophagie : la peur reste, demandez à une grand-mère ce qu'elle pense du retour du loup dans les petits villages du Cantal, c'est assez parlant. Mais ce sujet a déjà été fort bien évoqué sur ce blog.

    La parallèle fait sur les requins de la Réunion est intéressant dans la réflexion globale sur les problèmes de cohabitation entre notre espèce et les autres prédateurs, mais il est totalement hors sujet : il ne faut pas tout confondre. Les facteurs (multiples) liés aux attaques récentes ne sont pas transposables dans le Cantal bien évidemment.

    Enfin, ces débats passionnés sont présents également au plus haut niveau politique : je viens de me coltiner les assertions débiles de nos séniles élus régionaux pendant 1h30 de débat entre les sénateurs du sud-ouest et la pauvre Batho, souvent dépassée par des arguments comme : "les éleveurs savent très bien faire la différence quand leur brebis a été tuée par un chien errant ou un loup !". Chapeau Monsieur le Sénateur ! Parlez-en au CNRS, eux qui viennent prélever des excréments et des poils pour différencier le canis du lupus.

    L'ennemi de l'élevage aujourd'hui c'est bien plus la FNSEA et le système PAC actuel, mais on préfère agiter des chiffons rouges comme le loup ou l'ours sur lesquels se ruent les aigris et les couillons.

    Quand à prétendre que des écolos ont réintroduit le loup en cachette, merci Monsieur de m'avoir permis de rire un lundi matin. Et n'oubliez pas de ressortir les histoires des serpents réintroduits dans les années 80's par le gouvernement Mitterand, ma voisine de 94 ans en raffole et m'en parle tous les étés ;)

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  6. Suite du débat sur le loup : la manifestation des éleveurs de Lozère prévue début juin.

    Une éleveuse-en-colère m'a fait suivre ces liens. Deux sites, l'un tenu par un passionné de montagne vraisemblablement :

    http://www.kairn.com/fr/milieu-montagne/89034/loup-fin-du-mythe-il-s-attaque-a-l-homme-et-tue.html

    L'autre est le site de l'association Eleveurs et Montagnes :

    http://www.eleveursetmontagnes.org/actualite/13-actualite/743-lynda-brook-loup-la-fin-du-mythe

    Ils clament tous deux que le loup est dangereux pour l'homme, s'approche des zones périurbaines, que la situation n'est plus maitrisée en France... Et s'appuie sur la même "étude" dont voici le lien :

    http://www.pyrenees-pireneus.com/Faune/Loups/Cohabitation-Danger-Comportement-Homme/Fin-du-Mythe-Loup-Tue-Homme/2013-05-25-Loup-Fin-du-Mythe-Dossier-Scientifique.pdf

    Cette "étude" me dérange pour plusieurs raisons : elle n'est pas terminée, je n'ai trouvé aucune référence sur son auteure, les références "scientifiques" sont tirées de 2 ou 3 autres études américaines maximum, elle comporte des assertions manipulatrices, des raccourcis de logique et d'argumentation, de l'enrobage et des détournements et est écrite sur le ton du parti pris et de l'affect : en fait elle pue - il faut le dire - et ne semble pas crédible du tout ! Bref une étude volontairement alarmiste qui tombe à point nommé avec l'actualité pour donner du grain à moudre aux détracteurs des grands prédateurs et dont l'auteure semble en mal de notoriété.

    Un petit florilège pour se mettre de bonne humeur :

    "tolérance zéro" (on dirait un ancien Président...) ou encore "la cohabitation est possible avec l'homme,mais pas en présence de l'homme" (ce qui est quand même une phrase débile), on y parle aussi des attaques mortelles aux USA mais sans reprendre les vraies conditions étudiées de ces attaques (si cela vous intéresse là c'est un peu plus étayé : http://www.wildfocus.be/pages/le-petit-chaperon-rouge-mythe-ou-realite.html).

    On y parle également du risque périurbain (des attaques à 15 km d'Aix-en-Provence "une ville de 160 000 habitants" : bouhhh, on veut faire peur aux urbains).

    Ou encore "Bilan : 5 brebis de compagnie égorgées, dont une rescapée et 1 brebis très fortement consommée - elle s'appelait Erreka, c'était la petite meneuse de la troupe, elle répondait à son nom, elle mangeait dans la main … comme les autres brebis." Si c'est pas de l'affect dans une étude scientifique ça !

    Suite : "Souvent, on imagine que le loup prélève juste ce qu'il faut pour se nourrir. Peu de personnes se rendent compte, en fait, qu'un loup peut tuer sans manger ou blesser et tuer de très nombreux animaux en une seule attaque, pour n'en consommer qu'un seul " : Le loup agit peut-être ainsi pour faire taire le reste du troupeau et finir de manger sans être dérangé. C'est cruel en apparence, c'est inutile certes. Mais c'est un animal sauvage, il agit selon son instinct et fait taire celui qui se met à gueuler. Il n'est donc pas cruel, il est lui-même, point barre.

    Le meilleur est à venir : "Un particulier a vu un loup par 2 fois en 2012, en plein jour, à une quinzaine de mètres de sa maison, au coeur d'une zone résidentielle. Le loup observait la maison « avec assurance » … plusieurs de ses chats ont disparu". Les preuves, ou sont-elles ? Et si ce monsieur racontait n'importe quoi ? Et le loup qui observe "avec assurance" c'est très fort ça, ce monsieur a lu cette assurance dans les pupilles jaunes et dilatées du canidé qui reflétaient la haine et l'appel de la forêt et le goût du sang et du carnage ? Sans déconner ! Il avait peut-être également un petit sourire goguenard et lui aurait adressé un bras d'honneur avant d'aller déguster une petite fille pas très sage au fond des bois ?

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  7. Et ceci : "Alors, imaginez un enfant qui découvre son animal de compagnie, son compagnon de coeur – chèvre naine, poney ou chien – agonissant … ou mort, le ventre ouvert, déchiqueté, démembré, les côtes croquées, la trachée pendante, la tête encore intacte, le regard qui semble à peine éteint ou douloureusement vide, les yeux déjà picorés par les pies. Une telle découverte est déchirante et traumatisante, même pour des adultes ". Rien à rajouter !

    Je continue : "En effet, sur le site de l’État consacré au loup, sont référencés les quelques 3000 cas de décès dus au loup entre 1421 et 1918, dont 1200 ont été causés par la rage, étudiés par l'historien Jean Marc Moriceau. (11) C'est à dire que plus de la moitié, à savoir ; 1800 sur 3000 cas étudiés - étaient des cas de loups non-enragés." Vous croyez vraiment qu'en 1400 et quelques on savait si le loup qui attaquait un homme avait la rage ou non lorsqu'on découvrait un corps ?

    "De la même manière, les loups peuvent suivre, voire "accompagner" les hommes, les observer, leur courir après, parfois tirer sur les vêtements ou lécher la peau, sans avoir l'air trop dangereux. Ce sont, également, des contacts "explorateurs" et des comportements précurseurs d'attaques".

    "Cette période sera, en outre, émaillée d'incidents et d'attaques en tout genre, plus ou moins graves, par des loups sauvages, non-enragés, en bonne santé, avec un bon embonpoint, ni hybrides, ni échappés de captivité …. mais habitués à l'homme" : On a pesé les loups pour savoir s'ils étaient affamés et acculés à attaquer l'homme ou replets ? On les a retrouvés et on testés pour la rage ? On avait leur pedigree pour savoir s'ils n'avaient jamais été croisés ? C'est n'importe quoi ! Des affirmations sans preuves tangibles, c'est tout sauf scientifique. L'habituation est une donnée intéressante, mais pour le reste... bullshit !

    « Nous n'élevons pas nos bêtes pour qu'elles soient torturées », « si vous pouviez voir ce que les loups laissent derrière eux » - des chiens et des bovins avec les croupes dévorées" : on parle d'animaux tout simplement, il y a quelques semaines un chien a mangé le croupion de deux de mes poules, ce n'est pas de la torture !

    Bon j'arrête avec ce rapport qui me semble truffé d'âneries... il reste encore 60 pages à lire, c'est interminable, et c'est surtout triste que les éleveurs se servent de cette "littérature" pour argumenter leur malaise.

    Lupinement,






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  8. Entre le mouton qui nous a tant servi, et le loup qui nous en a tant pris, les bobos font leur marché ...

    S'ils vivaient dans des cités où l'on craint de sortir le soir autrement qu'en groupe solide, ils imagineraient le paysage de la peur que le fier bouffeur de chaperons installe là où il est.

    S'ils cultivaient leur jardin, s'ils élevaient et tuaient eux-mêmes quelques animaux au lieu de s'abonner à une AMAP branchée, ils feraient un peu du chemin.

    Je veux bien être pour le loup, mais loin, ailleurs, chez les bobos, tiens ...

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