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Dans le cadre d'une mobilité soutenable, le voyage en vélo est idéal ... |
"Pour être véritablement stimulant, un voyage, tout
comme une vie, se doit de reposer sur une solide base d’insécurité financière.
Sinon, vous êtes condamnés à une traversée routinière, celle que connaissent
les gens qui jouent avec leurs yachts… les plaisanciers, comme on les appelle.
Le voyage appartient aux marins, aux nomades de ce monde qui ne peuvent ou ne
veulent pas rentrer dans le moule. Si vous envisagez un voyage et que vous en
avez les moyens, abandonnez l’idée jusqu’à ce que la roue tourne. Alors
seulement vous comprendrez ce que signifie le voyage. « J’ai toujours voulu
naviguer sur les mers du Sud, mais je ne peux pas me le permettre. » Ce
que ces personnes ne peuvent pas se permettre, c’est de ne pas partir. Ils sont
empêtrés dans la discipline cancéreuse de la sécurité. Et ce culte de la
sécurité nous enferme dans la routine : en moins de temps qu’il n’en faut
pour le dire, nos vies ont disparu. De quoi un homme a-t-il vraiment besoin ?
Quelques kilos de nourriture chaque jour, un peu de chaleur et un abri, un
mètre quatre-vingt dans lequel s’allonger… et une quelconque forme d’activité
qui fournira un sentiment d’accomplissement. C’est tout. C’est tout, dans le
sens matériel. Mais notre système économique nous fait subir un lavage de
cerveau, et nous finissons enterrés sous une montagne de factures, de dettes,
de gadgets innombrables et de jouets qui détournent notre attention de la plus
pure imbécillité qu’est cette comédie. Les années passent à la vitesse de l’éclair,
les rêves de jeunesse s’estompent, recouverts de poussière, sur l’étagère de la
patience. Avant qu’on ne s’en aperçoive, la tombe est scellée. Mais alors, où
est donc la réponse ? Dans le choix. Que préférez-vous : la faillite
du porte-monnaie ou la faillite d’une vie ? "
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