mardi 24 mai 2016

Déterrage de blaireaux à Saint-Poncy, un sport affligeant!

En réponse à plusieurs articles récents dans la presse locale, la Fdane réagit à la vénerie sous terre. Pour la FDANE, cette pratique est une affligeante démonstration de chasse injustifiable dans une société dite civilisée.


Si son nom ne figure pas sur la liste nationale des espèces dites « nuisibles », le blaireau est toujours considéré comme un gibier et intéresse à ce titre les Fédérations de chasseurs. En plus de la période de chasse au tir pour la campagne 2015-2016 (du13 septembre 2015 au 29 février2016) qui leur donne la possibilité de tir crépusculaire (1h avant et 1h après le coucher du soleil) certains chasseursse voient octroyer deux  périodes de chasse complémentaires autorisées par arrêté préfectoral (du 1 juillet 2015 au 15 janvier 2016 et du 15 mai 2016 au 30 juin 2016). A noter que le 1 juillet 2016 commencera la campagne 2016-2017 !

C'est ainsi que le blaireau se retrouve chassé pendant plus de neuf mois par an.

Si le blaireau se trouve sur le devant de la scène c’est dans le but présumé de lutter contre les dégâts de l’espèce dont les impacts sont souvent exagérés. Il mange essentiellement des lombrics, ainsi que des champignons, des insectes, des micromammifères… et parfois, oui, il lui arrive de visiter les champs pour y consommer des graines au stade laiteux (blé, avoine, maïs). 

Comme le renard, le blaireau consomme des rats taupiers. Les massacres de ces animaux permet aux rongeurs de pulluler plus fortement.



Compte tenu du mode de vie nocturne du blaireau, le prélèvement à tir ne s’avérant pas rentable, les chasseurs utilisent pour cette espèce une méthode de capture plus radicale à savoir, le déterrage. Cette pratique est détailléedans l'article 3 de l'arrêté du 18 mars 1982 , cette chasse consiste « à capturer par déterrage l'animal acculé dans son terrier par les chiens qui y ont été introduits ou à l'y faire capturer par les chiens eux-mêmes. Seul est autorisé pour la chasse sous terre l'emploi d'outils de terrassement, des pinces destinées à saisir l'animal et d'une arme pour sa mise à mort, à l'exclusion de tout autre procédé, instrument ou moyen auxiliaire, et notamment des gaz et des pièges...».

Encore appelé « vènerie sous terre », la pratique est une autre réalité. Les chiens après avoir acculé le ou lesblaireaux au fond du terrier les mordent et les stressentpendant de longues heures. C’est le temps nécessaire aux chasseurs munis de pelles et pioches pour creuser et atteindre la bête ! Les « déterreurs » extirpent les blaireaux vivants ou morts de stress à l’aide d’énormes pinces métalliques qui leur infligent de douloureuses blessures. A la sortie du terrier ils sont exécutés ou parfois offerts vivantsaux chiens qui finissent le travail en les éviscérant. Il faut bien les récompenser pour leur aide

Loin d'être un « outil de gestion », ce statut ambigu permet aux équipes de déterrage de se livrer à une véritable chasse-loisir, durant une période de fermeture générale de la chasse. Ce mode de chasse est un loisir dont la brutalité, qui n’est plus à démontrer, heurte nombre de nos concitoyens. Les scènes filmées par les pratiquants eux-mêmes (accessibles au grand public via les sites internet)témoignent d'actes violents et de comportements peu acceptables envers les animaux. Cette chasse se pratique même lors des périodes de reproduction et d’élevage des petits.

Ces pratiques particulièrement cruelles n'ont rien à voir avec la gestion ou la régulation des populations mais visent uniquement à honorer les meilleurs déterreurs, ou meilleurs chiens de terrier au nom de la tradition. 

Ainsi lors’ de la dernière assemblée générale de la fédération de chasse du Cantal, le bilan des déterreurs été mis en avant par leur président : «. Le tableau départemental est passé de 1.000 captures en 2014 à près de 1.400 en 2015, soit une augmentation de l'ordre de 40 % due en particulier à un effort accru des « déterreurs », qui ont assuré 800 captures, contre 500 l'année précédente… »

 

En France, en plus des 2 000 blaireaux écrasés sur les routes, au moins 170 000 blaireaux sont exterminés chaque année par ce seul mode de chasse, chiffres auxquels il faudrait ajouter les captures accidentelles par piégeage.

 

Le blaireau d’Eurasie est considéré par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) comme une espèce à surveiller en France, il est protégée dans la plupart des autres pays européens (Grande-Bretagne, Belgique, Hollande, Suisse, Espagne, Luxembourg, Italie, Belgique, Pays-Bas, Danemark, Grèce, Irlande, Portugal ).

 

Ces pratiques aberrantes et barbares qui divertissent quelques milliers de pratiquants et révoltent des millions de personnes doivent cesser ! Le blaireau, comme tout être vivant, joue un rôle très important dans l’écosystème et comme tout être vivant a bel et bien sa place dans la nature. 

 

 

 

 

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos commentaires sont les bienvenus. Ils seront toutefois soumis au modérateur avant toute publication.