mercredi 19 mars 2014

De la chute des feuilles à la mort créatrice

Dans son livre "La sculpture du vivant", Jean-Claude Ameisen nous propose de  faire le point sur un domaine de la biologie et de la médecine qui transforme notre compréhension du vivant. L'apoptose (locution grecque évoquant la « chute des feuilles ») y est expliquée.

Notre corps est un amas de milliards de cellules dont les interactions ont donné naissance à notre esprit. 

Nous savons aujourd'hui que toutes ces cellules ont la capacité de s'autodétruire en quelques heures. 

Et leur survie dépend, au fil du temps, de leur capacité à identifier et comprendre les signaux qui empêchent leur suicide. 

Cette interdépendance des cellules, des organes est à l'origine de cette capacité qu'a notre corps à se reconstruire en permanence. L'ancienne image de la mort comme une faucheuse brutale opposée à la vie ne teint plus et apparait maintenant comme un sculpteur au cœur du vivant, faisant émerger sa forme et sa complexité.



Cette nouvelle vision bouleverse l'idée que nous nous faisons de la vie. Durant l’embryogenèse, par exemple, nos doigts n'apparaissent pas par bourgeonnement mais par la mort de cellules au sein d'un amas qui plus tard formeront ces organes.


Cette vision permet aussi une extrapolation et une réinterprétation des cycles écologiques. Par exemple dans les écosystèmes forestiers, les mécanismes du recyclage de la matière morte est une source de vie pour des myriades d'organismes. La mort des uns est indispensable à la vie des autres.



Si l'on a à chercher un sens à la vie, celui-ci se suffit à lui même. 

La naissance, le vieillissement, la vie, la mort, tout ce drame change de sens à la lumière de ce livre. 

Les mécanismes liants la vie et la mort sont d'une complexité qui dépasse l'entendement mais en saisir le fondement nous aidera à mieux respecter notre environnement..

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